Vous avez l’impression de stagner avec votre guitare ? Aujourd’hui nous allons relever tous les pièges qui bloquent votre progression. La majorité des élèves qui viennent demander mes services pour du perfectionnement se plaignent de ne pas progresser, de « tourner en rond » sans vraiment en connaître les raisons. Mais avant de vouloir progresser, il est très important de comprendre pourquoi vous stagnez.
Vouloir tout faire à la fois.
Le premier frein que je vais aborder est le manque de spécificité et de progression ciblée dans votre apprentissage. Vouloir maîtriser trop de sujets à la fois peut devenir rapidement écrasant, et les progrès vont être minimes sur chacun de ces sujets car vous allez diviser votre attention et votre énergie. Par exemple, si vous vous attaquez aux accords de puissance sur du rock et que vous avez déjà du mal à les déplacer correctement, n’essayez pas en parallèle de maîtriser les cocottes funky.
L’apprentissage de la guitare demande de travailler des compétences spécifiques de manière progressive, et sans focus clair, on saute d’une technique à l’autre sans maîtriser les fondamentaux, ce qui peut vous donner une sensation de stagnation même avec une un entraînement régulier.
Sachant que l’apprentissage est basé sur la mémoire musculaire, passer trop vite d’un sujet à l’autre sera clairement contre-productif. Je ne peux que vous conseiller de prioriser vos objectifs à atteindre et de les diviser en objectifs plus petits, plus simples à atteindre.
La comparaison excessive.
Un autre piège récurrent est de se comparer à des musiciens ou à des professionnels. La guitare doit rester un loisir et un plaisir, il faut pout cela être d’accord avec le fait que vous n’atteindrez probablement jamais le même niveau que ces personnes-là, et il est très important que vous soyez bienveillant avec vous-même dans votre apprentissage. Le risque est d’ignorer votre propre cheminement et de vous fixer des objectifs inadaptés, ce qui vous conduira forcément à de la frustration et de la démotivation.
Il ne faut pas être parfait pour être bon, et pour prendre du plaisir à jouer : se concentrer sur les autres peut transformer ce plaisir en compétition, inutile et rendre la pratique stressante. À la base, c’est une activité créative qui permet de s’épanouir sur le plan du développement personnel.
Les mauvaises habitudes.
Les mauvaises habitudes agissent comme des obstacles silencieux. Bien qu’elles puissent sembler anodines au début, elles limitent la progression et rendent les étapes suivantes plus compliquées, prendre le temps de les corriger ou de les éviter dès le départ est essentiel pour une progression fluide. Les mauvaises habitudes à éviter sont très nombreuses, et je ne peux que vous recommander d’être accompagné pour les relever et les corriger.
Le problème des mauvaises habitudes, c’est qu’elles se renforcent avec la répétition. Au bout d’un certain temps, elles peuvent être tellement ancrées que ce serait une énorme perte de temps de les désapprendre pour en construire de nouvelles.
Trop de théorie.
Un autre point noir est le : trop de théorie pour moins de pratique. Pour intégrer une notion théorique, il faut la pratiquer pendant des heures, et essayer d’assimiler une quantité de concept théorique sans pratique est inutile. Vous risquez donc de perdre un temps considérable à vous renseigner, plutôt qu’à jouer, et le facteur le plus important pour progresser en guitare est bel et bien votre temps de jeu.
D’autre part, à se concentrer excessivement sur la théorie, on en perd le plaisir de jouer et de découvrir l’instrument, ça peut nuire au feeling et finalement la créativité est bridée par la peur de mal faire ou de ne pas répondre à un certain code.
Le manque de régularité.
Le manque de régularité va nuire à votre courbe de progression pour des raisons liées à l’apprentissage moteur et à la mémoire. La maîtrise de la guitare est basée sur la mémoire musculaire : pour jouer une progression d’accord, dérouler une gamme ou utiliser une technique, votre cerveau et vos muscles ont besoin de répétitions fréquentes pour exécuter correctement les mouvements.
Le manque de régularité peut donc entraîner une stagnation sur certains gestes techniques, comme par exemple les bends, qui doivent atteindre une hauteur très précises pour être justes. En tout cas, un rythme de pratique constant est la clé pour atteindre certains objectifs musicaux.
Une abscence de structure.
Avec un manque de clarté dans les objectifs, il est difficile de savoir sur quoi travailler ou comment prioriser les différents aspects à aborder, c’est-à-dire la technique, la théorie, l’improvisation etc. Vous perdez du temps à expérimenter, sans direction claire, ce qui entraîne une lenteur dans les progrès.
Une pratique sans structure va induire une absence de progression cohérente et créer des lacunes sur certaines compétences clés comme le rythme ou la coordination main droite/main gauche. Sans plan structuré, on passe d’un exercice à un autre sans approfondir, et on peut se retrouver avec un manque dans les fondamentaux.
Cela peut aussi inclure trop de répétitions d’exercices faciles. Pour avancer, vous devez consacrer du temps aux points faibles et sortir de votre zone de confort, ainsi le danger est de stagner sur les mêmes compétences, sans jamais dépasser vos limites ou explorer de nouveaux horizons musicaux.
Pratiquer ce que vous connaissez.
Comme mentionné plus haut, le progrès est induit par un travail de mémoire musculaire. Il sera contre-productif de ne pas la solliciter, mais si elle l’est outre mesure, cela sera contre productif aussi. Les répétitions de ce que vous connaissez déjà par cœur limitera votre évolution musicale.
Dans la mesure où vous souhaitez continuer à progresser, il faudra vous imposer de nouveaux défis. Comme expliqué précédemment, vous devez sortir de votre zone de confort et dépasser vos limites.
Ne pas utiliser de métronome.
La question que je me pose est la suivante : combien d’heures de pratique vous pouvez économiser en utilisant un métronome quotidiennement. Depuis que je l’utilise, mon jeu n’a plus rien à voir. Vous allez être plus précis, plus fluide, plus coordonné et plus discipliné. Le métronome va complètement changer votre pratique et votre progression.
Certaines personnes ne l’utilisent pas, car elle trouve que cela ajoute un côté robotique et trop réfléchi. Mais finalement, c’est le contraire qui se passe. Si vous voulez un feeling impeccable sur une ligne mélodique, il est absolument nécessaire d’avoir une précision technique et rythmique impeccable sur cette même ligne. Votre feeling dépend entièrement de votre aisance de jeu.
Eviter les exercices essentiels.
Il est évidemment moins plaisant de se confronter à des exercices plutôt qu’à des titres, mais si vous évitez vos difficultés, vous allez tout naturellement transformer vos faiblesses et vos lacunes en blocage persistant. Ces lacunes techniques vont finir par limiter votre progression globale.
Si vous bloquez sur un exercice, vous aurez exactement le même blocage lorsque vous jouerez un titre qui présentera les mêmes difficultés. Or bien souvent, la maîtrise d’un exercice vous permettra d’avancer sur tous les morceaux qui présenteront le même type de difficulté que cet exercice-là.